51 - La légende de la reine de Saba et du roi Salomon – Berhanu Yimane
1.85x0.86 (Longueur x hauteur)
Cette version de la légende de la reine de Saba et du roi Salomon ressemble en bien des points à celle du peintre Shibeshi Esheté en terme de narration, de structure (6 x 12 vignettes) et d’éléments représentés (voir la toile n. 13 et ses commentaires). Les deux toiles sont deux variantes d’un modèle copié et recopié par des générations de peintres au XXe siècle, et ce pour plusieurs raisons : non seulement ce mythe véhiculait l’idéologie officielle de la cour royale à laquelle il était préférable pour les artistes de ne pas déplaire, mais ce thème était aussi très populaire auprès des étrangers, les principaux clients de ce type de peinture.
Plusieurs copies de ce tableau ont été effectuées par le même peintre (cette toile est notamment reproduite dans l’ouvrage de J. Mercier, Le roi Salomon et les maîtres du regard, pp. 136-137)
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87 – La zamatcha ou les campagnes d'alphabétisation sous le régime du Derg (1974-91) – Qana Sanbata
Pendant le régime du derg (1974-91), les étudiants et les intellectuels durent aller à la campagne pour éduquer les paysans, souvent sous la contrainte et encadrés par les militaires. C'est la zamatcha. Dans ce tableau, on voit au registre supérieur les bus, équipés de hauts-parleurs pour diffuser la propagande du régime, qui amènent les étudiants à la campagne. Ceux-ci, en uniforme, alphabétisent les masses populaires rurales. Au centre, des hommes armés rassemblent les paysans. Une scénette dépeignant les femmes allant puiser de l'eau à la rivière rappelle la dureté de la vie paysanne. Les tentes servaient à loger les étudiants qui bien souvent étaient aussi logés et nourris au frais des paysans.
20 - Défilé à Addis Abeba sous le régime du Derg (1974-91) - Berhanu Yimanu
1.90x0.90 (Longueur x hauteur)
légende : Célébration de la fête de la révolution
Cette peinture réalisée à l'époque du Derg montre la perpétuation de l'alliance entre les représentants des cultes chrétien et musulman et le pouvoir politique éthiopien après la chute de la royauté en 1974, et malgré l'instauration d'un régime communiste. Sur l'estrade représentée au centre de l'image, les représentants du gouvernement, de l'Eglise chrétienne orthodoxe éthiopienne et du culte musulman assistent à un défilé de militaires et de civils marchant le long de véhicules à moteur. Autour d'eux, la foule est bigarrée, représentant peut-être la reconnaissance de la diversité de la population éthiopienne, des peaux les plus claires au plus foncées, chrétiens (portant des shamma, larges bandes de tissus blancs ornées de bordures colorées) ou non chrétiens, unis autour du régime. La scène a peut-être lieu sur la place Masqal (de la croix) rebaptisée Abbyot (de la Révolution) d'Addis Abeba, le lieu de toutes les grandes cérémonies.