Ce tableau utilise le découpage séquentiel non pas pour une séquence narrative mais pour une séquence chronologique puisque les douze tableaux présentent douze travaux agricoles répartis par mois. Le premier est le mois de maskaram (septembre) la fin de la saison des pluies, pendant laquelle on sème les légumineuses qui poussent au mois suivant. Au mois de hédar, on récolte. Au mois de tahsas (décembre), on bat le grain pour terminer la récolte des céréales. Le mois de terr (janvier) est ici symbolisé par la fête chrétienne orthodoxe de Timqat, commémorant le baptême du Christ. Le mois de yakatit (février) est le mois où l'on festoie, entre la fin des récoltes et le début du Carême. Puis en magabit on laboure à nouveau, car la petite saison des pluies permet de retourner aux champs. Miyazya (avril) est le mois pendant lequel on célèbre Pâques, ici représenté à nouveau par un grand banquet. Genbot, c'est le belg, la fin de la saison sèche avant le retour de la longue saison des pluies. On récolte. Puis on laboure à nouveau pour planter les céréales. Au mois de hamlé, on plante le café. Enfin au mois de nahassé, en août, c'est la fête traditionnelle oromo du buhé, pendant laquelle les jeunes hommes vont de porte en porte pour se faire offrir à manger.

Suivant le même principe que pour le tableau 14, il s'agit ici d'illustrer les travaux effectués dans la maisonnée rurale, qui sont presque exclusivement des travaux féminins : moudre le grain pour préparer la farine ; préparer la galette de teff, l'enjera, qui est la base de l'alimentation éthiopienne des hauts plateaux ; préparer le watt, le ragout de lentille aux épices ; distiller l'alcool de grains, le « katikala araqé » ; faire le café ; préparer le repas pour des invités ; filer le coton ; réaliser des objets en vannerie ; broder enfin qui est l'apanage des hommes.

Suivant le même principe que pour le tableau 14, il s'agit ici d'illustrer les travaux effectués dans la maisonnée rurale, qui sont presque exclusivement des travaux féminins : moudre le grain pour préparer la farine ; préparer la galette de teff, l'enjera, qui est la base de l'alimentation éthiopienne des hauts plateaux ; préparer le watt, le ragout de lentille aux épices ; distiller l'alcool de grains, le « katikala araqé » ; faire le café ; préparer le repas pour des invités ; filer le coton ; réaliser des objets en vannerie ; broder enfin qui est l'apanage des hommes.

Ce tableau utilise la convention de la séparation des scénettes mais avec des lignes sinueuses et non de façon rectiligne comme c'est l'usage. En haut à droite, hommes et femmes portent des fagots de bois vers le marché, sur leur dos ou sur des ânes. Même les enfants portent. Dans le registre supérieur, c'est la préparation puis la dégustation de la nourriture et du café. Registre médian, gauche : les femmes pilent, peut-être le piment rouge qu'elles ont acheté au marché, dans la scène centrale. Au centre, à droite, elles préparent l'enjera. En bas, à gauche, un mariage, les mariés étant chacun montés sur une mule. En bas à droite, les femmes vont puiser l'eau à la rivière.

Cette fresque de la vie rurale est faite de scénettes qui peuvent être lues en suivant un tracé boustrophédon, de gauche à droite puis de droite à gauche, comme le tracé de sillons dans les champs. On peut y voir successivement la traite des animaux dans une étable, le pilage du teff, la céréale servant à confectionner la galette, l’enjera, le soin des enfants et la cuisine, le portage de l’eau puisée dans la rivière en contrebas par les femmes. Au centre, les femmes gardent un troupeau et confectionnent des boissons distribuées aux hommes, au premier plan, qui sèment et travaillent la terre à l’aide d’araires tirées par des bœufs. La toile rappelle que le travail de la terre est encore une entreprise familiale et collective en Ethiopie. Son côté foisonnant fait aussi écho à l’animation de ses campagnes.

Qana, qui était d'origine oromo du Shawa, a beaucoup peint ce thème du mariage oromo. Au centre du tableau sont le marié et la mariée, montés sur la même monture, mule ou cheval. La mariée porte la cape noire brodée de circonstance. Derrière eux, les hommes suivent, montés sur leurs petits chevaux aux harnachements richement décorés, fierté des hommes oromo. Devant eux, les femmes leur présente des masob en vannerie colorée, le masob étant le panier dans lequel on dispose la galette pour les repas, symbole de nourriture et d'abondance. Au fond à gauche, des personnes contribuent au banquet en apportant des vivres, tandis que le banquet a lieu au fond à droite. La grande tente dressée au centre abrite les mariés, leurs proches, les hôtes d'honneur. Enfin, dans le registre médian, à droite, les convives chantent et frappent dans leur main.

Un groupe d’élèves (temariwotch) et leurs professeurs se dirigent vers l'enceinte d'une école (temert bét) évoquant vraisemblablement une scène de rentrée scolaire dans un contexte rural. A l'arrière plan, une maison avec un toit de chaume jouxte un bâtiment couvert de tôle, comme l'école ; des femmes portent sur leur dos des jarres en terre et des fagots de bois, mais au premier plan des employés costumés se rendent au travail en véhicules à moteur. La peinture évoque une société éthiopienne en mouvement, y compris en milieu rural. En haut à droite de l'image, des hommes semblent absorbés par le jeu de genna - une sorte de hockey traditionnel, qui se pratique traditionnellement à Noël.